samedi 4 juin 2011

Exploitation de l’uranium : à la découverte de l’enfer d’Azelik


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Politique
Vendredi 03 Juin 2011 23:24
AzelikLes travailleurs de la société des mines d’Azelik (Somina), une société d’exploitation uranifère située dans le département d’Ingall à Agadez, sont confrontés à des difficultés énormes. Ils travaillent dans des conditions insoutenables : sans combinaison de sécurité, des gangs en tissu dans le meilleur des cas, exposés aux radiations dans les cuves d’uranate, logés dans des conditions difficiles. De plus, ils vivent dans la hantise, la peur, la crainte d’un licenciement presque certain. Ils ont vécu des mois, des années pour certains, dans ces conditions psychologiques désastreuses.

Ne pouvant plus supporter cette épreuve de nerfs, ils ont décidé de rompre le silence. C’est ainsi que le 17 mars 2011, le secrétaire général du syndicat des travailleurs des industries extractives (Sytex) a écrit à la ministre des Mines et de l’énergie. Dans la lettre qui brosse la situation socioprofessionnelle des travailleurs nigériens de la Somina, Dan Kaou Abdelrazak,  informe que «la Chine et les Chinois se sont fixés comme objectif de piller et voler notre uranium, tout au moins, le prendre à un prix dérisoire».
Cet objectif, selon la lettre, sera mis en œuvre à travers une batterie de mesures. Notamment la mise hors circuit des cadres Nigériens recrutés par la société, la conservation de tous les postes d’emplois pour les Chinois, manœuvre compris.

Sur le plan professionnel, cela va se traduire par la poursuite de recrutement des cadres nigériens qui sont dans tous les cas ignorés pour qu’ils n’accèdent pas à l’information technique (notamment la teneur, le tonnage et le produit découvert). Le recrutement obéit à l’exigence du contrat. En mettant l’employé à l’écart, l’employeur poursuit le sordide dessein de démoraliser, décourager et pousser le cadre à la démission. Il brandira alors à l’Etat l’incapacité des cadres à tenir d’où la nécessité de faire venir les Chinois.

La mise à  l’écart des cadres a créé un climat malsain nuisible au travail. Pire, les cadres sont affectés à des tâches qui n’ont rien à voir avec leur profil de formation. Aussi, l’employeur abuse du contrat à durée déterminée pour menacer les employés qui osent lever la tête pour faire des remarques. D’ailleurs, le SG du Sytex s’est vu notifier le 20 avril dernier le non renouvellement de son contrat qui courait jusqu’au 20 avril. Le secrétaire aux finances est sous le même coup.

Parallèlement au renvoi des Nigériens, des Chinois sans qualification et sans statut, selon le syndicat, atterrissent tous les mois à Azelik. Actuellement, il y a 159 Chinois contre 48 supplétifs nigériens. Dans la cité vie et les carrières, il y a deux mondes. Un eldorado fait de chambres à air conditionné, l’Internet, des engins sécurisés et climatisés pour les maîtres des lieux et les autres des chambres à peine ventilées, du bois pour se réchauffer du froid du désert, des bus crasseux, des engins sans porte, ouverts à la poussière. Les conducteurs sont exposés au moindre éboulement.

H. Adamou
04 juin
Publié le 03 mars
Source :
Rotab


 

1 commentaire:

  1. C'est dramatique et inhumain!Qui disait que ce sont les français seuls qui sont les pillards?Il n'y a aucune nation dotée de technologies d'extraction de minerai qui soit désintéressée et qui oeuvre juste pour l'amitié.Par conséquent,il faut que les états au sous-sol riche arrêtent de prendre leurs peuples pour des dupes et arrêter de brader nos richesses minières au nom d'une sacro-sainte coopération.Alors qu'en réalité C'est un marché qui se fait dans le dos du peuple et ne profite qu'à quelques individu
    A ce syndicat et ces travailleurs,je suggère un renforcement de la lutte et une radicalisation de la lutte sans quoi,déjà lésés,ils seront les seuls perdants.Les effets des radiations sont irréversibles,et une fois exposé,l'on ne peut que lutter pour la survie.

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