Dans les jours à venir, on en saura certainement un peu plus sur la véritable identité du groupe de "bandits" lourdement armés qui a eu un accrochage, le 12 juin dernier, avec un détachement des forces de défense et de sécurité (FDS), en patrouille dans le nord d'Arlit (Agadez). Le mystère quant à leur identité va se dissiper, avec l'arrestation hier par l'armée, à une trentaine de km d'Agadez, append-on, du chef d'un exfront de la dissidence armée qui a sévi dans la région d'Agadez en 2007.
Il s'agirait notamment de Abta Hamaïdi Mohamed, le chef du Mouvement des Jeunes Arabes de Tassara (région de Tahoua), qui avait rejoint, on se rappelle, le Mouvement nigérien pour la justice (MNJ) de Aghali Alambo dans la dissidence, avant de se retirer avec ses hommes et déposer officiellement les armes au cours d'une cérémonie officielle organisée dans la région de Tahoua. C'est cet homme, qui avait pourtant promis de ne plus reprendre les armes contre son pays, que l'armée a interpellé alors qu'il tentait de regagner certainement la ville d'Agadez, après avoir fait perdre ses traces lors de la course poursuite engagée contre "les bandits armés" par les éléments des FDS.
Officiellement, on indique qu'il faisait office de guide pour les bandits. Son audition permettra de savoir qui sont exactement ces hommes armés, d'où venaient- ils et que faisaient-ils sur le territoire nigérien ? L'impressionnante armada et les fonds en leur possession (un véhicule 4X4 bourré d'armes et d'explosifs, des tenues militaires et quelque 90.000 dollars américains ont été récupérés avec eux par l'armée), laisse croire qu'il ne s'agit pas de simples bandits qui écument cette région. La piste de terroristes d'Al- Qaïda au Maghreb islamique n'est pas à écarter dans les investigations. Tout comme celle d'éléments loyaux à Khadafi, le guide libyen, que l'Occident cherche à chasser du pouvoir par la force depuis le mois de mars, à travers les frappes arériennes de ses installations militaires et stratégiques.
Au demeurant, certains analystes avisés n'ont pas attendu longtemps pour sonner l'alerte selon laquelle l'agression occidentale visant à chasser coûte que coûte Khadafi du pouvoir aura immanquablement des répercussions sur la paix et la stabilité dans certains pays du Sahel comme le Niger et le Mali. La porosité de la longue frontière entre la Libye et le Niger aidant, la crainte était de voir des armes volées dans les dépôts de ce pays atterrir chez ses voisins disposant de vastes étendues désertiques difficiles à contrôler. C'est connu aussi de tous. Ces vastes étendues désertiques sont devenues ces dernières années des terres de prédilection pour AQMI, qui y mène périodiquement des prises d'otages occidentaux qu'il dépose dans sa base implantée dans le nord malien.
Actuellement, quatre Français, employés du groupe nucléaire civil français Areva, enlevés depuis le mois de septembre 2010 sur le site d'Arlit, sont toujours entre les mains d'AQMI. Les personnes prises en otage étaient initialement au nombre de sept, rappelle-t-on. Pour revenir sur le bilan de cet accrochage du 11 juin, il faut signaler qu'il s'était soldé par un mort de chaque côté, six blessés dans les rangs des FDS, qui ont pu s'emparer malgré tout du véhicule 4X4 des bandits bourrée d'armes, d'explosifs et d'argent, rappelle-t-on.
Écrit par O. Issa (LE REPUBLICAIN DU 16 JUIN 2011) |
Vendredi, 17 Juin 2011 08:45 |
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