dimanche 16 janvier 2011

Texte lu lors du rassemblement du 15 janvier à Rennes

 Aujourd’hui Antoine devait se marier et Vincent être le témoin de sa joie.  Aujourd’hui deux jeunes femmes, compagnes d’Antoine et de Vincent, ainsi que leurs familles en France et au Niger, sont en deuil. Nous sommes tous ici pour leur dire que nous partageons leur peine. Notre  pensée va aussi vers les familles des soldats nigériens qui pleurent ceux qu’ils ont perdus.

Cet enlèvement, et les morts tragiques qu’il a entraînées, nous révoltent tous au Niger comme en France. La cruauté de l’acte n’a eu d’égal que le non-sens qui l’a motivé. Ce soir-là, au Niger, Antoine et Vincent n’ont eu qu’un tort aux yeux de ceux qui les ont pris : vivre simplement la profondeur des liens qui peuvent se tisser entre nigériens et français.
Leur mort nous révolte mais nos amis africains, nous le savons, souffrent aussi de voir ainsi bafouées des valeurs qui leur sont fondamentales, l’hospitalité et l’amitié dues à l’étranger.

Aux amis Nigériens, Maliens, Mauritaniens particulièrement touchés par ces violences insensées nous disons : « Nous ne cesserons pas de fréquenter vos pays, de soutenir vos efforts de développement, de chercher avec vous à accomplir vos désirs de mieux être. ,Même s’il faudra peut-être patienter un peu pour nous rendre dans ces pays, nous saurons profiter, pour pérenniser nos actions communes, de moyens qui ont déjà diminué les distances : nos échanges par mails, sites internet et téléphones portables au fond de la brousse, personne ne pourra les faire cesser. »

Aux élus des collectivités locales et régionales qui ont voulu partager notre indignation et marquer par leur présence leur volonté de poursuivre dans la voie de la solidarité internationale, nous disons :
  « Multiplions ensemble les relations avec ces pays que certains voudraient soumettre à la loi de leur fanatisme, facilitons les échanges, cherchons ensemble à adapter nos actions de coopération pour les rendre plus efficaces et plus riches de savoir-faire, de connaissances et de culture. Dans la crise, plus que jamais, sachons mieux partager. »

A vous tous qui êtes là parce que vous ne voulez pas d’un monde étriqué, violent et fanatique, nous disons : Antoine et Vincent, sont morts là-bas, au Niger, dans le désir d’un monde meilleur et plus solidaire.
En pensant à ce qu’ils représentent désormais tous les deux, nous, associations regroupées dans le collectif Bretagne Niger, affirmons que notre volonté de poursuivre nos actions est inébranlable……
Nous ne baisserons pas les bras. Nous sommes ici réunis pour dire à ceux qui veulent détruire les liens d'amitié que nous construisons patiemment avec les peuples africains, toute notre détermination à poursuivre voire amplifier notre soutien à son auto-développement.

                        Signature: LE COLLECTIF BRETAGNE NIGER

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