samedi 19 février 2011

Agadez : Des centaines de tables-bancs et armoires scolaires attendent depuis deux ans un preneur

Agadez : Des centaines de tables-bancs et armoires scolaires attendent depuis deux ans un preneur

Le ridicule ne tue pas a-t-on coutume de dire. L’école semble rouler à deux vitesses au Niger. Dépendamment des zones (urbaines ou rurales) les différences d’appréciation sont criardes. L’école est en principe gérée par des autorités qui ont droit de regard sur toute l’étendue du territoire national. Mais la surprise peut être désagréable si l’on constate que quelque part, les enfants du Niger qui ont réellement besoin du matériel qui est pourtant disponible ne l’obtiennent pas et l’on se demande pour quelle raison.
Majoritairement, les écoles d’Agadez sont situées en zones rurales. Ce qui de facto implique des difficultés d’accès dans certaines d’entre elles. Mais est ce une raison suffisante et convaincante pour que celles qui le sont soient laissées pour compte ? Les inégalités peuvent certes naître et exister ; mais elles sont réparables dans une certaine mesure.
Depuis plus de deux ans, dans la cour de la direction régionale de l’Education d’Agadez, et même de l’école Obitara, tout passant peut  se demander si le mobilier est de trop que les responsables ne savent même pas où les placer ; ou plutôt c’est un laisser-aller sciemment entretenu qui explique cette exposition de mobiliers assurément achetés à grands frais à la merci des intempéries de toutes natures. Il suffirait que le matériel se dépeint pour tout simplement octroyer un autre marché aux pseudo-fournisseurs de l’Etat aux frais de la ‘’princesse’’ pour passer qui une couche de peinture ou de vernis pour renouveler l’exposition.
Le comble est que les écoles des zones rurales aussi bien qu’urbaines attendent avec impatience ces objets pour en faire le meilleur usage pour lequel les commandes sont lancées depuis on ne sait quand. Ce qui est certain, il y a eu le besoin motivé avant de faire la demande. Le principe d’octroi du marché inclut la livraison jusqu’à destination. L’orthodoxie financière a bien réfléchi en la matière !
Il y a en fait lieu de se demander si les fournisseurs de la région d’Agadez sont soumis à une autre loi ou tout simplement c’est de gaieté et de cœur que les biens de l’Etat sont devenus une chose aussi banale. Pour preuve, le mobilier qui est (vraisemblablement) produit sur le lieu se doit d’être banalisé à la même place.
A Aïr Info, nous avons depuis de longs mois voulu comprendre pourquoi ce mobilier scolaire « chôme » dans les cours d’Agadez alors qu’il est attendu dans les écoles nomades comme Sikirat à Arlit, de Tchougass à Aderbissanat  et tant d’autres encore. Mais nos questions depuis des mois restent sans réponse. Rien ne filtre, c’est la loi de l’omerta. On fait, on défait et on recommence.
La vache laitière est suffisamment entretenue qu’elle ne tarira pas de son lait aussi tôt. Nous y reviendrons…
  Ibrahim Manzo DIALLO

1 commentaire:

  1. Mon cher Ibrahim,
    c'est hallucinant ton truc ! J'avais cru apercevoir du mobilier dans une cour, en janvier à Agadez, mais j'étais loin de penser à ça. J'essaie de m'informer de mon côté pour voir si on peut faire bouger les choses. Amitiés. Hubert.

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