jeudi 24 février 2011

N'oubliez pas ce qui se passe en Cote d'ivoire :Pays qui actuellement à deux presidents!!!!!!

Les affrontements s'étendent en Côte d'Ivoire

Des combats ont débuté dans l'ouest de la Côte d'Ivoire entre les partisans du président sortant Laurent Gbagbo et les rebelles du Nord, favorables à son rival Alassane Ouattara, ont indiqué jeudi la mission des Nations unies et l'armée ivoirienne.


LES AFFRONTEMENTS S'ÉTENDENT EN CÔTE D'IVOIRE
Ils interviennent sur fond d'affrontements à Abidjan et marquent une escalade dans la lutte pour le pouvoir qui oppose depuis près de trois mois les deux prétendants à la présidence.
Ces combats dans la province occidentale des Dix-huit montagnes sont "très inquiétants" et constituent une menace pour toute la région, a dit le porte-parole de la mission de maintien de la paix des Nations unies.
"L'Onu estime que ces combats présentent un risque de redémarrage d'un conflit armé (...) qui aurait de graves conséquences pour le peuple ivoirien et toute la sous-région", a déclaré Hamadoun Touré.
Un membre des forces de sécurité loyales à Gbagbo a précisé que les combats avaient débuté mercredi et se poursuivaient jeudi au nord de la ville de Danané, près des frontières libérienne et guinéenne.
LES HABITANTS FUIENT
La crise déclenchée par le désaccord sur le résultat de l'élection présidentielle du 28 novembre a déjà fait plus de 300 morts et poussé le prix du cacao, dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial, à son plus haut niveau depuis 30 ans.
Plus de 80.000 personnes ont fui leurs foyers, dont la moitié vers le Liberia voisin, selon l'Onu.
Vendredi dernier, le gouvernement formé par Ouattara a lancé un appel à un soulèvement semblable à celui qui a renversé le président égyptien Hosni Moubarak, mais les forces pro-Gbagbo ont dispersé les tentatives de rassemblement, faisant plusieurs morts.
Dans le quartier abidjanais d'Abobo, bastion des partisans d'Alassane Ouattara, les affrontements ont repris jeudi, pour le troisième jour consécutif, provoquant la fuite d'habitants terrifiés par le tour violent que prend la confrontation.
Sur la foi de rumeurs signalant l'arrivée de renforts dans le camp Gbagbo, des centaines d'habitants ont pris la route avec des valises et des sacs en plastique.
"Nous avons entendu des explosions et des tirs (...) On ne pouvait pas dormir à cause de ça, même quand ça s'est arrêté. On avait trop peur", a déclaré Akissi Konan, mère de trois enfants.
"On voulait fuir mais on avait peur, alors on a attendu le lever du jour avant de quitter la maison", a ajouté cette femme de 36 ans, son plus jeune enfant dans les bras.
Des gens de tous âges se sont entassés dans des véhicules pour fuir le quartier, dont les maisons sont couvertes d'impacts de balles voire détruites à l'arme lourde.
Selon Patrick Achi, porte-parole du gouvernement formé par Alassane Ouattara, les habitants d'Abobo en ont eu assez d'être pris pour cibles par les forces fidèles à Laurent Gbagbo.
"C'est une guerre civile", a-t-il dit. "Ces gens se faisaient tuer et, maintenant, ils se sont organisés pour résister."
VAINE MÉDIATION
Il a démenti les affirmations du camp Gbagbo selon lesquelles des rebelles du nord du pays s'étaient déployés à Abidjan. Selon Patrick Achi, il s'agit de civils ayant désarmé des partisans de Laurent Gbagbo.
Un témoin a fait état d'une fusillade jeudi près du quartier de PK18.
"Ce n'est pas calme. Des véhicules blindés de l'armée et des soldats se rendent en direction de la voie ferrée et de PK18", a dit Tiemoko Souala à Reuters par téléphone.
"Les fusillades ont repris. On entend des coups de feu et des explosions (...) C'est difficile de vivre avec cette peur", a dit cet habitant du centre d'Abobo.
On ignore le bilan total des affrontements.
Mercredi, le corps d'un civil baignait dans une flaque de sang près de la zone des combats.
Une délégation de l'Union africaine a tenté en vain une médiation en début de semaine. Les présidents de l'Afrique du Sud, du Tchad, de la Mauritanie et de la Tanzanie sont tous repartis mercredi après-midi.
Alors qu'ils se trouvaient à Abidjan, dix à quinze gendarmes soutenant Gbagbo ont trouvé la mort mardi dans une embuscade tendue par des partisans de Ouattara.
L'organisation Human Rights Watch a appelé les dirigeants africains à intervenir rapidement.
"Ces dirigeants doivent s'impliquer pour trouver une issue juste et responsable à cette confrontation avant que la violence n'empire", a dit Daniel Bekele, directeur de HRW pour l'Afrique.
Alassane Ouattara a été déclaré vainqueur de la présidentielle par la commission électorale indépendante, mais le résultat, validé par les Nations unies, a été annulé par le Conseil constitutionnel, dirigé par un pro-Gbagbo.
Ouattara reste reclus dans l'hôtel du Golf, à Abidjan, mais a le soutien des dirigeants des puissances occidentales et des rebelles présents dans le nord du pays.
Avec Loucoumane Coulibaly; Clément Guillou, Jean-Stéphane Brosse et Bertrand Boucey pour le service français

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