jeudi 24 février 2011

La révolution arabe peut elle se répercuter en Afrique noire et au Cameroun ?


Voici une question qui préocupe plus d´un africain , quelque soit son pays d´origine ou sa position sociale.

Pour les nantis des régimes autocrates pseudo démocratiques africains, cette question engendre sûrement des maux de ventre lorsqu´ils voient avec quelle hargne les peuples arabes ont decidés de reprendre le controlle de leur pays et de leur destin.

Pour les africains des couches sociales désavantagées, c´est enfin une chance de se libérer des chaines qui datent de la période de l´esclavage,de la colonisation et de la néo colonisation. Une odeur fraiche de la liberté et des chances égales pour réussir dans la vie sans avoir un parent dans le système ou entrer dans des sectes obscures.

Tout le pouvoir par le peuple et pour le peuple. Voilà l´essence même du vent qui secoue les peuples arabes.

Mais les peuples arabes ne sont pas les peuples de l´afrique noire. Ils existent beaucoup de différences entre eux. Et si l´on prend chaque pays de l´afrique noire, il existe aussi plusieurs différences pays par pays, dans leurs systèmes et fonctionnement politiques et l´acceptance de leur dirigeants par leurs peuples.

Le cas du Cameroun est sûrement l´un des cas les plus complexes. Avec un système politique et gouvernemental au service unique du président de la république qui a réussi à imposer sa puissance sur tous les trois pouvoirs qui devaient régir un système et fonctionnement équilibré et juste de la nation, l´équation du Cameroun est difficile à résoudre. Les Nantis du système sont bien installés sur leurs fauteuils quelque soient la ville du Cameroun dans laquelle ils vivent. L´administration est tellement ancrée dans le fonctionnement et la distribution inéquitable des richesses du pays que seule une révolution totale puisse ébranler le système Paul Biya. Mais ceux qui semblent négliger la force et la puissance d´un peuple en colère se souviendront de février 2008 pour comprendre de quoi les camerounais sont capables s´ils ont marre. Février 2008 a en même temps montré aux Camerounais jusqu´où Paul Biya peut aller contre son peuple. Même si plus tard il saura que son entourage lui a donné des mauvaises informations sur les origines du mouvement social qui toucha tout le Cameroun, le président aura tout de même mis l´armée en marche pour éviter au système de s´ébranler. Depuis ce temps tous les camps savent très bien de quoi l´autre est capable. Les camerounais savent que l´armée tirera sur eux et les nantis du système savent que si le peuple se lève, ils ne survivront pas quelque soit la ville dans laquelle ils se trouvent, quelque soit leur poste et fonction dans l´administration et quelque soit leurs tribus.

Depuis 2008, conscient de tout ceci, Paul Biya multiplie sa mutation politique pour survivre au pouvoir. Sa principale arme est d´aller aux sources des problèmes qui ont causés les émeutes de la faim et les résoudre tant bien que mal. Depuis 2008 , le Cameroun vit au jour le jour les efforts énormes d´un système qui essaie d´éviter le pire en étant au service et à l´écoute des populations. Mais un système composé de personnes qui ont pillés l´argent et les ressources destinées aux populations peut il devenir humain et travailler pour ce même peuple pour éviter la catastrophe dans laquelle elle va tout perdre avec la chûte de Paul Biya ? Voilà la question à laquelle le peuple camerounais doit répondre. Faut il éviter de casser notre pays en laissant le président Biya au pouvoir si celui ci et son système travaillent enfin pour un Cameroun qui profite d´abord aux camerounais , en commencant par les moins nantis ? Ou alors faut il emmener ce pays dans la voie des pays arabes et accepter de passer par une révolution sociale et politique qui causera sûrement le massacre des masses par l´armée mais à la fin le lynchage public des nantis du pouvoir et de leur président ?

Que chacun soit donc conscient de ce qu´il veut pour notre pays et que ce soit clair pour chacun de nous ce que cela signifie. Nous allons monter et descendre , mais nous devrons prendre un position pour une direction ou pour une autre. Et s´il existe des hommes d´intelligence dans ce pays, ils ont interêts dès maintenant à parler et à agir clairement pour des solutions qui feront de nous un peuple capable de trouver sa voie vers un futur égal pour tous, sans passer par la violence et les tueries. Espérons que notre président en fait partie, lui qui controlle à lui tout seul tous les trois pouvoirs du Cameroun et qui par là est encore le mieux placé pour réaliser des choses ou les détruire.


Nous invitons nos internautes à donner leur avis sur ce thème crucial pour les pays arabes, les pays africains et surtout pour le Cameroun en particulier.

Un débat proposé par Camerounlink.net

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