Cameroun: des opposants brutalisés lors de manifestations
DOUALA — Plusieurs leaders de l'opposition camerounaise ont affirmé à l'AFP avoir été victimes de violences policières mercredi à Douala (sud) lors des manifestations interdites contre le président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982."Les gendarmes se sont acharnés sur moi avec une violence inouie", a affirmé Jean Michel Nintcheu, député et responsable à Douala du Social Democratic Front (SDF), principal parti d'opposition, qui avait appelé avec d'autres partis à un meeting à Akwa, au centre la capitale économique.
M. Nintcheu, qui portait son écharpe de député, avait le pantalon déchiré et des griffures sur la main. Il a été frappé alors qu'il arrivait sur les lieux à l'heure prévue (11h00 locale, 10h00 GMT) du rassemblement qui n'a guère attiré de manifestants, selon des témoins.
Membre du SDF, Célestin Djamen, qui a porté plainte en France contre Paul Biya pour "recel de détournement de biens publics" a été lui blessé à la tête, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Ce n'est que le début nous allons continuer à mettre la pression pour mettre Biya dehors", a poursuivi M. Nintcheu.
Auparavant, 11 personnes, dirigeants et sympathisants du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem) avaient été "arrêtés, transportés et libérés en périphérie de Douala", selon Anicet Ekané, ancien président du Manidem.
Le président du Manidem Abanda Kpama ainsi que l'opposant Mboua Massock faisaient partie de ces 11 personnes, selon M. Ekané.
Le correspondant de l'Agence France Presse (AFP) au Cameroun Reinnier Kazé a été interpellé mercredi matin à 9h30 locale (8h30 GMT) alors qu'il couvrait une manifestation d'opposition dans un autre quartier de Douala. et était toujours en garde à vue à 19h45 locale (18h45 GMT), a appris l'AFP auprès de son avocat.
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