lundi 21 février 2011

Libye : Saïf Al-Islam Kadhafi brandit la menace de la colonisation et propose des réformes

Saïf Al-Islam Kadhafi s’adresse en ce moment aux Libyens, à travers la télévision. Il affirme parler aux citoyens en tant que citoyen, avec le dialecte libyen, sans discours écrit. Il dénonce les médias étrangers qui complotent contre la Libye en gonflant le nombre des victimes. Il regrette la mort de 84 personnes à Benghazi et de dix autres à Al-Bayda (alors que les informations font état de plus de 700 morts). Saïf dément que des islamistes aient contribué aux massacres, et affirme que l’islam est innocent de ces événements. Il reconnait que les deux parties - les manifestants et l’armée non préparée - ont commis des erreurs. Le fils du Guide dénonce un complot visant à démembrer la Libye avec l’annonce des scissions de plusieurs régions, avec la proclamation de l’émirat islamique d’Al-Bayda, ou la république de Benghazi...
Saïf Al-Islam regrette que les événements soit partis d’un malheureux événement survenu le 17 février devant le consulat d’Italie, où des policiers peu entraînés ont tiré sur la foule. Des opposants exilés à l’étranger ont exploité cet événement pour mobiliser les citoyens contre le pouvoir et développer l’expérience tunisienne et égyptienne. Mais il affirme que la Libye n’est ni la Tunisie ni l’Egypte. La Libye est un conglomérat de tribus et l’effondrement de l’Etat central conduirait à une guerre tribale comme ce fut le cas avant 1936. Il met en garde les Libyens contre ce scénario, et affirme qu’une telle perspective détruirait tout. La tentation des indépendantistes est alimentée par la présence de pétrole dans le pays, mais ce pétrole servirait à tout brûler et à ramener le pays quarante années en arrière. Saïf reconnait que la situation est très difficile et dangereuse, puisque les citoyens sont tous armés. Saïf brandit la menace d’une guerre civile pour convaincre la population à abandonner la mobilisation. Il affirme que l’effondrement du régime signifie la fin de l’éducation, des hôpitaux, des infrastructures, et engage le pays sur la voie de la pauvreté et même de la famine.
Saïf lance un dernier appel aux Libyens, avant le recours massif aux armes - car les tribus sont armées, et le pays passerait de 84 morts aujourd’hui, à des milliers demain - pour trouver une solution politique. Il propose la formation d’une commission chargée d’écrire une Constitution. Il propose une décentralisation et une régionalisation des pouvoirs afin de mieux gérer le développement du pays. Il invite les Libyens à se mettre d’accord sur une constitution, un drapeau et un hymne national.
Pour convaincre les Libyens, Saïf insiste sur un vaste plan d’investissements de plus de 200 milliards de dollars. Si les Libyens refusent ce plan de sortie de crise, ils doivent se préparer au deuxième scénario consistant à la division de la Libye, puis au troisième scénario qui n’est autre que la colonisation. Car les Européens, les Américains et l’OTAN ne laisseraient jamais proliférer des émirats islamiques à une demie heure des bases américaines en Italie. L’Occident ne laisseraient jamais le pétrole et le gaz libyens passer sous contrôle islamique. L’Occident interviendra pour assurer la sécurité des approvisionnements énergétiques... Soit les Libyens acceptent cette issue, soit ils saisissent la main tendue et acceptent les réformes proposées.
Enfin, Saïf affirme que des milliers de supporters du Guide sont prêts à se défendre jusqu’au dernier homme. Des milliers de combattants convergent vers Tripoli pour la défendre. La bataille est dirigée par le Guide, Moammar Kadhafi n’est ni Ben Ali ni Moubarak. Nous aimons la Libye et nous la défendons par tous nos moyens.

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