vendredi 4 mars 2011

J’aurais plutôt voulu qu’on appel le projet desert rebel « Les étoiles du désert ».

Interview: Abdellah ag Oumbadougou, une étoile dans le désert

Cela fait déjà longtemps qu’il a troqué sa kalachnikov pour une guitare, le musicien touareg Abdallah Oumbadougou hier en rébellion contre l’Etat nigérien chante aujourd’hui la souffrance du peuple touarègue, la paix et la scolarisation des enfants. Après être passé par le Maroc avec le collectif Desert Rebel, accompagné de Daniel Jamet et d’Amazigh Kateb, le voilà qui revient à Dakhla, cette fois pour une résidence avec Zghailina et Daby Touré qui malheureusement n’a pas abouti sur le concert du 27 février à cause de troubles qui ont émaillé le festival de Dakhla. Nous l’avons rencontré à Casablanca avant qu’il s’envole pour le Niger.

Finalement, vous êtes venu un peu pour rien ?
Non bien sûr que non. Le plus important qui est la résidence et la rencontre avec Zghailina et Daby Touré a bien eu lieu et on a travaillé ensemble. C’est quant même dommage. On avait entamé de bonnes séances de travail. Et puis il y a eu ces violences et l’annulation du festival. On était parti sur de bonnes bases. Mais le travail n’est pas perdu pour autant. Cela va servir car nous reviendrons, probablement l’année prochaine, pour donner un concert et offrir au public le résultat de notre travail

Qu’est ce qu’ont en commun la musique touareg, la musique hassanie et mauritanienne ?
Et bien, ils ont d’abord en commun le désert qui pour moi est un espace qui doit rassembler plutôt que séparer. La musique et là pour le rappeler. Quand tu écoutes les accords d’un Marocain ou d’un Mauritanien tu reconnais très vite quelque chose de fondamental dans le rythme, une unité dans les chants et la mélodie qui ignorent la distance. Ca pour le musicien que je suis c’est très surprenant de le redécouvrir à chaque fois.

Qu’est ce qui reste du collectif Desert Rebel ?
Pour l’instant pas grand-chose. Le projet n’a malheureusement pas pu perdurer essentiellement pour des raisons de disponibilité des musiciens Daniel Jamet (Mano Negra), Guizmo (Tryo) Amazigh Kateb et Imhotep (IAM )qui étaient engagés avec leur groupe respectif. Mais le fond est toujours là. Je m’investis toujours sur dans les actions culturelles qui ont porté le projet, mais cette fois avec mon groupe initial Takarist N’Akal.

Que reste-t-il de la rébellion ?

C’est du passé. Aujourd’hui ma révolte se traduit par des projets éducatifs sur le terrain comme la construction d’école de musique par exemple. J’ai tourné la page de la dissidence. Pour tout dire, lorsque le projet Desert Rebel allait débuter, je me suis battu huit mois pour changer le nom « Desert Rebel » parce que je ne suis plus en rébellion et parce que ça me pose des problèmes quant je vais au Niger. Mais les producteurs ont tenus à garder l’intitulé tel quel. Cela m’a causé du tord. J’aurais plutôt voulu qu’on appel le projet « Les étoiles du désert ».

Bio : Abdallah Oumbadougou est un guitariste touareg, né vers 1962 à Tchimoumouneme près d’Agadez (Niger). Il achète sa première guitare à l’âge de 16 ans et apprend la musique en autodidacte. Les décennies 70-80 sont marquées par une grande sécheresse et par une marginalisation croissante des Touaregs au Niger, provoquant ainsi l’exil des jeunes Touaregs vers la Libye et l’Algérie, à la recherche d’un travail et d’un avenir meilleur. Abdallah fait partie de ces exilés, il se rend en 1984, avec deux de ses amis pour l’Algérie. Le voyage est périlleux, il leur faut traverser le Sahara à pied, clandestinement. Ils ont mis 27 jours et ont failli mourir de soif. Parvenu à Tamanrasset en Algérie, Abdallah trouve un travail et continue à jouer de la guitare le soir pour ses amis. Il chante la souffrance du peuple touarègue, la paix et la scolarisation des enfants. En 2005, il participe à l’aventure Désert Rebel, accompagné de Daniel Jamet de la Mano Negra, de Guizmo de Tryo, d’Amazigh Kateb et de Imhotep du groupe IAM. Depuis, Abdallah utilise sa notoriété pour préserver la culture touarègue. Il a ainsi fondé l’association Takrist n’tada et a construit deux écoles de musique : une première à Arlit, en 2000 et une seconde en 2003 à Agadez au Niger. En 2010 Abdallah enregistre son nouvel album, réalisé par Daniel Jamet (Ex Mano Negra).Abdallah Oumbadougou est un des fondateurs de la musique touarègue contemporaine, sa musique s’écoute partout dans le désert de l’Algérie, au Mali, Niger et Lybie.

mercredi 2 mars 2011

Kaddafi Promet un "Nouveau vietnam'' en cas d'attaque!!!!

AFP - Le colonel Mouammar Kadhafi a contre-attaqué mercredi, promettant des milliers de morts en cas d'intervention des Occidentaux en Libye et envoyant troupes et avions de chasse dans l'Est contrôlé par les insurgés.
Face à cela, l'opposition à Benghazi, centre névralgique de la révolte, a réclamé des frappes aériennes de l'ONU contre les mercenaires employés par le régime.
Au 16e jour d'insurrection, la communauté internationale, soucieuse d'aider l'opposition mais consciente des conséquences néfastes d'une trop grande implication, avance ses pions, notamment militaires, après avoir adopté une série de sanctions économiques.
A Tripoli, le "guide de la révolution libyenne" est apparu devant une foule de partisans lors d'une cérémonie marquant le 34e anniversaire de l'établissement du "pouvoir des masses" en Libye.
"Des milliers de Libyens mourront en cas d'intervention de l'Amérique ou de l'Otan", a-t-il prévenu lors d'un long discours.
En outre, "nous ne pouvons pas permettre aux Américains ou à l'Occident d'intervenir en Libye. S'ils le font, ils doivent savoir qu'ils se jettent dans un enfer et une mer de sang pire que l'Irak ou l'Afghanistan (...). Nous distribuerons les armes par millions et ce sera un nouveau Vietnam", a-t-il martelé.
Assurant qu'il ne quitterait jamais le pays et qu'il ne pouvait abandonner le pouvoir, il a de nouveau accusé Al-Qaïda d'être à l'origine de l'insurrection et promis l'amnistie à ceux qui rendraient les armes, tout en assurant qu'il n'y avait "pas de manifestations en Libye".
Il a également affirmé que la production pétrolière de son pays, qui détient les plus importantes réserves d'Afrique, était "au plus bas", et menacé de remplacer les entreprises occidentales par des sociétés de Chine et d'Inde.
Sur le terrain, les forces libyennes, soutenues par des blindés et l'aviation, ont lancé une attaque à Brega, la localité la plus avancée contrôlée par les insurgés dans l'Est. Trois missiles ont été tirés sur la ville, apparemment sans faire de blessé.
Selon des témoins, des mercenaires arrivés à l'aube ont notamment tenté de reprendre les infrastructures pétrolières, mais l'opposition armée avait recouvré le contrôle de la majorité de la ville en fin de journée.
Un peu plus au nord, la région d'Ajdabiya a aussi été touchée par des raids aériens qui n'ont pas fait de victime.
Le porte-parole de l'insurrection, Abdelhafez Ghoqa, a appelé "les Nations unies (...) à lancer des frappes aériennes sur les positions des mercenaires dont il est clair qu'ils sont utilisés contre les civils et le peuple libyen".
A Benghazi, il a en outre annoncé que l'ancien ministre de la Justice, Mustapha Mohamad Abdeljalil, allait présider le "Conseil national" de transition mis en place dans les villes contrôlées par les insurgés.
Selon la Ligue libyenne des droits de l'Homme, la répression a fait 6.000 morts, dont 3.000 à Tripoli et 2.000 à Benghazi - un bilan nettement plus important, dans cette dernière ville, que les 220 à 250 morts avancés par des sources hospitalières locales et le CICR.
Sur le plan humanitaire, la situation a atteint un niveau de "crise" à la frontière entre la Libye et la Tunisie. Une foule s'étendait "sur des kilomètres et des kilomètres" pour quitter la Libye, selon le HCR.
Les organisations humanitaires et la communauté internationale ont engagé mercredi une course contre la montre et le chaos. La France et le Royaume-Uni ont annoncé l'envoi de plusieurs avions et d'un navire pour évacuer des milliers de personnes vers l'Egypte.
Le Programme alimentaire mondial (PAM), agence de l'ONU, a annoncé un plan d'aide alimentaire d'urgence de 28 millions d'euros pour 2,7 millions de personnes en Libye, en Egypte et en Tunisie.
Dans le même temps, deux navires de guerre américains, dont le porte-hélicoptères USS Kearsarge, ont rejoint la Méditerranée mercredi pour se positionner au large de la Libye. Ce porte-hélicoptères peut assurer un soutien soit à des opérations humanitaires soit à des opérations militaires.
Une frégate britannique, le HMS Westminster, a quitté Gibraltar pour la Libye, avec à bord, en plus de hélicoptères et lance-missiles habituels, du matériel médical et des couvertures.
L'option d'une intervention militaire en Libye suscitait cependant de profondes divisions au sein de l'Otan, en raison des craintes de réaction dans le monde arabe, des réticences à voir l'alliance élargir son champ d'influence et de la complexité de l'opération.
La France a réitéré son opposition. Les Etats-Unis sont encore "loin d'une décision" sur l'opportunité d'une zone d'exclusion aérienne en Libye, a déclaré la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, en invitant à la "prudence au sujet des actions que nous pourrions engager dans d'autres domaines que le soutien aux missions humanitaires".
La Ligue arabe a cependant indiqué mercredi qu'elle pourrait soutenir la mise en place d'une telle zone, visant à empêcher des frappes aériennes contre des civils, bien qu'elle reste opposée à une intervention militaire.
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Plusieurs pays envoient des bâtiments en Méditerranée

Des navires de guerre envoyés par plusieurs pays occidentaux se dirigeaient mercredi vers la Libye, en proie depuis le 15 février à une révolte contre le régime du colonel Kadhafi.
France : Paris a décidé d'envoyer le porte-hélicoptères Mistral, le deuxième plus gros type de bâtiment de la marine française, pour participer à des évacuations de travailleurs égyptiens empêchés de rejoindre leur pays, dans le cadre des mesures décidées par l'Union européenne, a indiqué mercredi le ministère de la Défense. Le porte-hélicoptères et la frégate qui l'accompagne pourraient embarquer "de l'ordre de 800 personnes", selon le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l'état-major.
États-Unis : deux navires de guerre américains, le porte-hélicoptères USS Kearsarge et l'USS Ponce, ont franchi le canal de Suez en direction de la Libye. L'USS Kearsarge peut transporter 800 Marines, une flotte d'hélicoptères et des installations médicales pour assurer un soutien à des opérations humanitaires ou militaires.
Grande-Bretagne : partie de Gibraltar, la frégate HMS Westminster de la marine britannique va relever la HMS York, qui a distribué du matériel médical fourni par la Suède à Benghazi, deuxième ville du pays aux mains de l'opposition. La HMS Westminster est une frégate de type 23 transportant généralement des hélicoptères MK 8 Lynx, des lance-missiles, des torpilles et des armes de courte et de longue portée. La frégate "a embarqué, en plus du matériel habituel, du matériel médical, des couvertures et des draps", a indiqué un porte-parole de l'armée à Gibraltar.
Canada : partie d'Halifax, en Nouvelle-Écosse, la frégate canadienne Charlottetown, avec à son bord 240 hommes et un hélicoptère, devrait se trouver sur place dans six ou sept jours. Ni sa mission ni la durée de celle-ci n'ont été définies avec précision. Selon le Premier ministre Stephen Harper, le navire devrait prendre part aux opérations d'évacuation canadiennes et internationales déjà en cours en Libye.
Italie : des navires devraient quitter l'Italie "d'ici 24 ou 48 heures", a indiqué le chef de la diplomatie italienne. M. Frattini a par ailleurs assuré que l'Italie enverrait un navire d'aide humanitaire à Benghazi "dès que les conditions de sécurité le permettront".
Corée du Sud : un navire de guerre sud-coréen, le Choi Young, patrouillant au large de la Somalie a été dérouté vers la Libye pour aider à l'évacuation et doit arriver dans la nuit de mercredi à jeudi, selon le ministère de la Défense.

En Côte d'Ivoire, la violence gagne du terrain à Abidjan

Des explosions ont secoué durant la nuit et mercredi matin le quartier de Koumassi, dans le sud d'Abidjan, alors que les combats entre forces de sécurité et partisans d'Alassane Ouattara s'étendent à d'autres secteurs de la capitale économique ivoirienne.

D'après des habitants de Koumassi, deux personnes sont mortes mais la situation s'est calmée en début d'après-midi et certains osent même s'aventurer hors de chez eux.
Les affrontements entre partisans du président sortant Laurent Gbagbo et ceux d'Alassane Ouattara s'étaient surtout produits dans le nord de la ville dans le quartier d'Abobo, d'où les militants pro-Ouattara ont en partie réussi à chasser les forces loyales à Gbagbo.
Mais des fusillades ont été aussi entendues plus près du centre, le quartier des affaires, et à Koumassi.
Alassane Ouattara a été déclaré vainqueur du second tour de l'élection présidentielle du 28 novembre par une commission électorale indépendante dont les résultats ont été certifiés par les Nations unies. Ces résultats ont été invalidés par le Conseil constitutionnel ivoirien dirigé par un pro-Gbagbo.
"C'était chaud ce matin entre les soldats et les jeunes du quartier du Campement qui étaient armés", a déclaré Martin Kolia, un vendeur de téléphone à Koumassi.
"Mais les choses se sont calmées dans l'après-midi. Nous n'entendons plus de coups de feu et les gens commencent à sortir de chez eux pour se déplacer dans le quartier", a-t-il ajouté.
Autre habitant de Koumassi, Abou Traoré a dit avoir vu les cadavres de deux civils victimes de balles perdues.
Il n'était pas possible d'obtenir un bilan de ces affrontements, comme pour la plupart des heurts signalés récemment à Abidjan.
COMMANDOS INVISIBLES
Hormis quelques combats signalés à Adjamé, plus proche du quartier des affaires dans le centre de la cité lagunaire, les affrontements étaient jusqu'à présent essentiellement cantonnés à Abobo, un faubourg du nord considéré comme un bastion de partisans d'Alassane Ouattara.
Des rebelles se faisant appeler les commandos invisibles ont pris le contrôle de la plus grande partie d'Abobo, dont ils ont expulsés les forces pro-Gbagbo.
Mardi, de jeunes partisans de Laurent Gbagbo ont pillé des commerces tenus par des étrangers dans le quartier commerçant d'Abidjan.
Les "Jeunes Patriotes" de Gbagbo ont déjà attaqué à plusieurs reprises des étrangers par le passé.
Ils ont aussi intensifié leurs attaques contre les militaires de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) depuis que leur chef les a invités ce week-end à empêcher les forces de l'Onu de se déplacer à travers le pays.
La rivalité entre Gbagbo et Ouattara se traduit par des affrontements armés qui menacent de replonger le premier producteur mondial de cacao dans la guerre civile.
La situation en matière de sécurité se dégrade en Côte d'Ivoire, où des accrochages entre camps rivaux se sont succédé durant la semaine écoulée. Des hostilités ont repris le long d'une ligne de cessez-le-feu Nord-Sud où le calme prévalait globalement depuis la guerre civile de 2002-2003.
Plus de 300 personnes sont mortes depuis novembre et, selon les Nations unies, le nombre de réfugiés ivoiriens au Liberia s'élève à 68.000 et l'on recense 40.000 déplacés.
La crise pèse sur les cours du cacao, mais aussi sur l'activité générale du pays, où des filiales de banques internationales ont décidé de suspendre leurs opérations.
Le gouvernement sortant de Laurent Gbagbo a commencé à verser les salaires cette semaine et il a menacé de nationaliser les filiales ivoiriennes de la Société générale et de BNP Paribas pour maintenir l'économie à flot.
La Société générale a condamné cette initiative.
Guy Kerivel et Bertrand Boucey pour le service français