- Le secteur stratégique de l'uranium au Niger sur ses gardes
Le secteur stratégique de l'uranium au Niger sur ses gardes
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Cela en dit long sur l'enjeu que représente la stabilité du Mali non
seulement pour le Niger, dont l'uranium est la principale exportation,
mais aussi pour les pays dépendant largement, comme la France, de
centrales nucléaires. Le Niger est en effet le troisième producteur
mondial d'uranium.
Pour autant, « ce n'est pas vraiment l'inquiétude qui prévaut à Niamey, plutôt la vigilance », explique Jean Claude Buigues, patron de l'antenne locale de l'assureur Gras Savoye. Depuis l'enlèvement à Arlit, fin 2010, de cinq Français par un commando d'une trentaine d'hommes, les mesures de sécurité ont été renforcées partout. Si Niamey demeure une ville sûre, certaines villas d'expatriés y sont désormais dotées de « panic rooms » blindées. L'ambassade de France donne depuis quelques mois le « conseil pressant » aux expatriés de ne pas quitter la capitale. Un entrepreneur français implanté localement souligne « l'augmentation des coûts induits par le recours systématique désormais à l'avion pour les déplacements dans le Nord et la quasi-impossibilité de recruter des Européens ». On ne dénombre plus que 1.000 Français dans le pays… contre 10.000 Chinois, censés être moins attractifs pour les preneurs d'otages. La rançon demandée pour les cinq Français employés par Areva à Arlit atteindrait 100 millions de dollars, dit-on à Niamey. Un montant permettant d'acheter des complicités parmi les personnels de sécurité.
Arlit est désormais une ville fortifiée où 400 militaires nigériens, encadrés par d'anciens légionnaires, sécurisent 100 expatriés. Les déplacements se font en convoi militaire avec au minimum deux automitrailleuses. Des drones et avions de surveillance français et américains ont été déployés à Niamey. Ce renforcement des mesures de sécurité explique le relatif calme avec lequel les Nigériens prennent les derniers événements, comme s'ils considéraient désormais que les djihadistes étaient plus dangereux pour l'Algérie et la Libye que pour le Niger. « L'activité économique au Niger, et notamment l'extraction d'uranium, n'est, pour l'instant, pas impactée par le conflit malien, hormis le commerce informel dans le nord du pays », souligne Gilles Yabi, spécialiste de la région à International Crisis Group, « ce ne serait le cas que si le conflit durait et débordait vers l'est ». Il souligne que le Niger a concentré des forces sur la frontière avec le Mali (dont celles avec la Mauritanie et l'Algérie sont fermées depuis deux jours). En outre, l'expédition de l'uranium se fait par une route plein sud, vers le Bénin.
Y. B., Les Echos
Écrit par Yves BOURDILLON
Journaliste
ybourdillon@lesechos.fr
17 janvier 2013
publié le 17 janvier 2013
Source : http://www.lesechos.fr/
Pour autant, « ce n'est pas vraiment l'inquiétude qui prévaut à Niamey, plutôt la vigilance », explique Jean Claude Buigues, patron de l'antenne locale de l'assureur Gras Savoye. Depuis l'enlèvement à Arlit, fin 2010, de cinq Français par un commando d'une trentaine d'hommes, les mesures de sécurité ont été renforcées partout. Si Niamey demeure une ville sûre, certaines villas d'expatriés y sont désormais dotées de « panic rooms » blindées. L'ambassade de France donne depuis quelques mois le « conseil pressant » aux expatriés de ne pas quitter la capitale. Un entrepreneur français implanté localement souligne « l'augmentation des coûts induits par le recours systématique désormais à l'avion pour les déplacements dans le Nord et la quasi-impossibilité de recruter des Européens ». On ne dénombre plus que 1.000 Français dans le pays… contre 10.000 Chinois, censés être moins attractifs pour les preneurs d'otages. La rançon demandée pour les cinq Français employés par Areva à Arlit atteindrait 100 millions de dollars, dit-on à Niamey. Un montant permettant d'acheter des complicités parmi les personnels de sécurité.
Arlit est désormais une ville fortifiée où 400 militaires nigériens, encadrés par d'anciens légionnaires, sécurisent 100 expatriés. Les déplacements se font en convoi militaire avec au minimum deux automitrailleuses. Des drones et avions de surveillance français et américains ont été déployés à Niamey. Ce renforcement des mesures de sécurité explique le relatif calme avec lequel les Nigériens prennent les derniers événements, comme s'ils considéraient désormais que les djihadistes étaient plus dangereux pour l'Algérie et la Libye que pour le Niger. « L'activité économique au Niger, et notamment l'extraction d'uranium, n'est, pour l'instant, pas impactée par le conflit malien, hormis le commerce informel dans le nord du pays », souligne Gilles Yabi, spécialiste de la région à International Crisis Group, « ce ne serait le cas que si le conflit durait et débordait vers l'est ». Il souligne que le Niger a concentré des forces sur la frontière avec le Mali (dont celles avec la Mauritanie et l'Algérie sont fermées depuis deux jours). En outre, l'expédition de l'uranium se fait par une route plein sud, vers le Bénin.
Y. B., Les Echos
Écrit par Yves BOURDILLON
Journaliste
ybourdillon@lesechos.fr
17 janvier 2013
publié le 17 janvier 2013
Source : http://www.lesechos.fr/
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