mardi 18 janvier 2011

Ousmane : « Il n’y aura aucune base d’Aqmi au Niger »



Ousmane : « Il n’y aura aucune base d’Aqmi au Niger »

THIERRY OBERLE (LE FIGARO - FRANCE)
lundi 17 janvier 2011
INTERVIEW - Le ministre de l’Intérieur nigérien dit avoir fait « le choix stratégique de préserver la vie des otages ».
Le Niger est une barrière fragile contre al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). Lors de la course-poursuite engagée pour couper la route aux preneurs d’otages, les forces nigériennes disposaient, par exemple, de véhicules moins rapides que ceux du commando islamiste. Quant à l’armée, elle est moins présente dans le nord du pays depuis la fin de la rébellion touareg en 2007. Le Niger est toutefois plus attentif au danger représenté par al-Qaida que son voisin malien en raison des richesses de son sous-sol saharien (uranium, pétrole, or). Mais il est difficile de contrôler un pays deux fois plus grand que la France avec une aviation réduite à deux hélicoptères, quelques ULM et deux avions d’observation. En France, les obsèques desdeux otages tués, Antoine de Léocour et Vincent Delory, doivent se dérouler aujourd’hui, en présence de Nicolas Sarkozy. Dimanche, des centaines de personnes ont participé à une marche silencieuse en mémoire des deux jeunes dans leur commune d’origine, Linselles, près de Lille. Et, à Toulouse, où travaillait Vincent Delory, plus de 150 collègues et amis ont défilé pour lui rendre hommage.
LE FIGARO. - Qu’en est-il de la polémique avec le ministère français de la Défense sur les gendarmes nigériens tués dans la prise d’otages ?
Cissé OUSMANE. - La mobilisation des Forces de défense et de sécurité du Niger a été exceptionnelle pour porter secours à ces pauvres innocents enlevés et pris en otage. Trois membres des forces de sécurité ont été blessés et trois gendarmes ont malheureusement payé de leur vie le choix stratégique du Niger de préserver coûte que coûte la vie des otages dans les opérations qui ont été engagées. L’assaut final a bien été donné par les forces françaises, je le confirme. Il n’y a aucune polémique entre nous et les Français. Chacun assumera sa part de responsabilité dans ce qui est arrivé le 8 janvier aux confins de la frontière nigéro-malienne.
Craignez-vous une extension d’Aqmi au Niger ?
Ce que nous craignons, c’est l’inertie et les lenteurs dans la mise en œuvre de stratégies communes. Il faut absolument circonscrire et neutraliser les activistes qui, aujourd’hui, semblent se mouvoir et opérer dans une partie du Sahel en profitant d’une certaine porosité des frontières et de la culture nomade de ces peuples qui vivent de part et d’autre des frontières de nos États.
Aqmi bénéficie-t-elle de complicités locales qui lui permettent de monter des opérations terroristes ?
Aqmi, ce n’est ni plus ni moins que quelques illuminés qui font de la surenchère religieuse, qui embrigadent et entretiennent quelques locaux intéressés et se servent de leurs activités criminelles pour s’enrichir par la rapine. Des complicités locales ? Aucun acte ne peut se faire sans que malheureusement l’appât du gain ne contribue à pervertir la moralité de quelques personnes vivant au Niger. On ne peut raisonnablement le nier.
Y a-t-il une collaboration entre Aqmi et les réseaux de contrebande ?
Parce que vous faites une distinction entre les deux ? J’ai beau chercher, je ne vois aucune différence. Ce sont les mêmes réseaux qui utilisent l’immensité du désert des pays du Sahel.
Aqmi a parlé dans son dernier communiqué d’un groupe de combattants « touaregs du Niger ». Des Touaregs ou des Arabes liés à la dernière rébellion des « hommes bleus » ont-ils rejoint Aqmi ?
C’est de la propagande. Les communautés touaregs et arabes n’ont rien, absolument rien à voir avec cette bande de criminels. Il faut cesser cette stigmatisation qui est entretenue à dessein. Les événements de 2007 au nord Niger sont définitivement clos.
Le Niger a-t-il pris conscience du danger représenté par le terrorisme et l’islamisme radical ?
Le Niger paye un lourd tribut pour son combat contre le terrorisme. Je vous fais l’économie d’un décompte macabre de nos soldats morts depuis quatre ans. Qu’il soit bien entendu qu’il n’y a pas et qu’il n’y aura aucune base d’Aqmi sur le territoire nigérien. Cela à cause de l’engagement et de la détermination des plus hautes autorités de ce pays et des forces de sécurité qui œuvrent pour qu’il n’y ait aucun sanctuaire du crime organisé dans notre pays. Mais aucune nation ne peut à elle seule venir à bout du phénomène. Il faut créer les conditions d’une synergie d’actions à même annihiler les prétentions hégémoniques des terroristes et régler l’équation Aqmi.

dimanche 16 janvier 2011

Texte lu lors du rassemblement du 15 janvier à Rennes

 Aujourd’hui Antoine devait se marier et Vincent être le témoin de sa joie.  Aujourd’hui deux jeunes femmes, compagnes d’Antoine et de Vincent, ainsi que leurs familles en France et au Niger, sont en deuil. Nous sommes tous ici pour leur dire que nous partageons leur peine. Notre  pensée va aussi vers les familles des soldats nigériens qui pleurent ceux qu’ils ont perdus.

Cet enlèvement, et les morts tragiques qu’il a entraînées, nous révoltent tous au Niger comme en France. La cruauté de l’acte n’a eu d’égal que le non-sens qui l’a motivé. Ce soir-là, au Niger, Antoine et Vincent n’ont eu qu’un tort aux yeux de ceux qui les ont pris : vivre simplement la profondeur des liens qui peuvent se tisser entre nigériens et français.
Leur mort nous révolte mais nos amis africains, nous le savons, souffrent aussi de voir ainsi bafouées des valeurs qui leur sont fondamentales, l’hospitalité et l’amitié dues à l’étranger.

Aux amis Nigériens, Maliens, Mauritaniens particulièrement touchés par ces violences insensées nous disons : « Nous ne cesserons pas de fréquenter vos pays, de soutenir vos efforts de développement, de chercher avec vous à accomplir vos désirs de mieux être. ,Même s’il faudra peut-être patienter un peu pour nous rendre dans ces pays, nous saurons profiter, pour pérenniser nos actions communes, de moyens qui ont déjà diminué les distances : nos échanges par mails, sites internet et téléphones portables au fond de la brousse, personne ne pourra les faire cesser. »

Aux élus des collectivités locales et régionales qui ont voulu partager notre indignation et marquer par leur présence leur volonté de poursuivre dans la voie de la solidarité internationale, nous disons :
  « Multiplions ensemble les relations avec ces pays que certains voudraient soumettre à la loi de leur fanatisme, facilitons les échanges, cherchons ensemble à adapter nos actions de coopération pour les rendre plus efficaces et plus riches de savoir-faire, de connaissances et de culture. Dans la crise, plus que jamais, sachons mieux partager. »

A vous tous qui êtes là parce que vous ne voulez pas d’un monde étriqué, violent et fanatique, nous disons : Antoine et Vincent, sont morts là-bas, au Niger, dans le désir d’un monde meilleur et plus solidaire.
En pensant à ce qu’ils représentent désormais tous les deux, nous, associations regroupées dans le collectif Bretagne Niger, affirmons que notre volonté de poursuivre nos actions est inébranlable……
Nous ne baisserons pas les bras. Nous sommes ici réunis pour dire à ceux qui veulent détruire les liens d'amitié que nous construisons patiemment avec les peuples africains, toute notre détermination à poursuivre voire amplifier notre soutien à son auto-développement.

                        Signature: LE COLLECTIF BRETAGNE NIGER

samedi 15 janvier 2011

L'Air du temps :Trêve de polémique.

Samedi 15 Janvier 2011 15:10 
Après le dénouement qu’a connu l’affaire portant sur l’enlèvement de deux ressortissants français à Niamey, qui s’est hélas soldé par le décès des otages et de trois gendarmes nigériens, les observateurs, à commencer par les autorités politiques françaises, étaient unanimes à reconnaître et à saluer la farouche détermination et la diligence avec lesquelles les autorités nigériennes ont réagi en engageant prestement nos Forces aux trousses des ravisseurs en vue de libérer les deux ressortissants français. Malheureusement, alors que les familles des victimes et l’ensemble de la communauté internationale restent encore sous le choc de l’issue fatale de l’opération, la polémique enfle entre Paris et Niamey sur les contours de l'assaut conjointement mené par les forces nigériennes et françaises. La première contradiction est apparue lorsque, mardi dernier, le Premier ministre français annonçait que les forces armées françaises avaient tué quatre ravisseurs et remis deux membres de l'Aqmi aux autorités nigériennes. Une information qui a été aussitôt démentie par les autorités nigériennes qui affirment et maintiennent que le Niger ne détient "aucun terroriste" membre présumé d'Aqmi impliqué dans l'enlèvement des deux otages français. En fait de terroristes détenus, Niamey précise qu’effectivement deux individus ont été appréhendés à l’issue de l’opération. Or, cela a été clairement affirmé et reconnu par la délégation française conduite par le ministre français de la Défense lors des échanges avec les autorités nigériennes, aucun des ravisseurs n’est actuellement gardé en détention.
Et, comme pour en rajouter à la polémique, la France, par la voix du porte-parole du Ministère français de la Défense, est réapparue sur la scène médiatique, hier jeudi, pour soutenir que plusieurs personnes revêtues de l'uniforme de la gendarmerie nigérienne tuées ou blessées lors de l'assaut final «ont combattu, participé à l'action» contre les forces françaises. Puis d’ajouter, "il appartient aux Nigériens de donner des éléments de réponse" sur ces personnes. Ainsi, plus qu’une insinuation, c’est une accusation clairement formulée qui pèse aujourd’hui sur les vaillants éléments de nos FDS qui se sont sacrifiés pour la cause des otages. Et ceci comme pour entretenir délibérément quelques zones d’ombre sur certains détails de l’opération. En tout cas, tous les éléments sont là pour prouver que les gendarmes nigériens mobilisés dans cette opération ont joué le jeu, tel qu’on pouvait l’attendre d’eux. Ils ont affronté courageusement les ravisseurs, avec la seule volonté et la ferme détermination de sauver la vie des deux otages français. Tout ceci, pour dire que cette polémique n’a pas sa raison d’être. D’abord parce que, sur la contribution des forces nigériennes dans la relative réussite de l’opération, il ne se pose aucun doute. En plus, entre la France et le Niger, il ne saurait y avoir de divergences dans cette affaire. Les autorités ont clairement souligné leur ‘’ferme engagement dans la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes’’, la France aussi. L’on ne saurait donc perdre de vue que l’ennemi commun, c’est l’Aqmi. Et, pour être sûrs de gagner le pari d’éradiquer le mal, nos deux pays ont plus intérêt à accorder leur violon, plutôt qu’à verser dans cette polémique inutile et proprement gênante. Aussi, il revient aux deux pays de cultiver la solidarité pour enfin combattre avec la dernière énergie le mal dans sa diversité.
Assane Soumana
15 janvier 2011
publié le 14 janvier 2011
Source : Sahel Dimanche

C'est terrible nous ne pouvons pas comprendre nous non plus. Ces affaires sont hors de toute compréhension humaine.



Bonjour chers amis

Mon pays, mon très cher pays vient d'être bouleversé par ces terribles évènements que vous connaissez tous.
Provoquant morts d'hommes et une terrible émotion partout.
Comme toujours en pareille circonstance les langues se délient, les gens parlent.
Mais, à mon humble avis, la question essentielle est la suivante : les pays du Sahel, déjà laminés par la misère en ce qu'elle a de pire, à savoir la faim, l'endettement, la mauvaise gouvernance, la pauvreté sous toutes ses horribles facettes, nos chers pays seront-ils des cibles de choix pour les islamistes ?
En tout cas, aujourd'hui, c'est certain au-delà de la quête  de la pitance quotidienne, le pauvre Sahélien se demande avec angoisse :
«  Est-ce que je ne serais pas la prochaine victime d'une balle perdue, d' AQMI, de l'armée ou des Français ? « 
Mais toujours est-il que les troubles et autres contestations ne prennent racine que sur un terrain favorable.
En quoi le Sahel est-il favorable ?
Le Sahel, et au-delà le Sahara sont des terrains sensibles pour plusieurs raisons.

Rappels

1) L'Afrique de l'Ouest, en particulier, est devenue depuis quelques années la plaque tournante du trafic international de la drogue, appelons les choses par leur nom, j'ai horreur de la langue de bois. La drogue circule dans ce Far-West comme circuleraient des petits pains à Oran ou à Alger.
Ce n'est un secret pour personne.

2) Il y a à peine quelques mois deux rébellions venaient de se calmer dans le Nord, au Mali et au Niger.

3) Cette bande qui va du Sénégal à la Corne de l'Afrique constitue la bande noire de la mauvaise gouvernance : coups d'État à répétition, corruption, pauvreté avec sa logique d'émigration et de brassages
de tout ce qui est illicite (prostitution, délinquance, crimes, vols, faux billets etc, etc … )
Deux personnalités suscitent l'espoir Toumani Touré et Djibo Salou :
le premier est un Sage confirmé, le second est en voie de l'être, s'il réussi son examen de passage démocratique, en tout cas ses notes ne sont pas mauvaises.

AQMI n'est pas né d'aujourd'hui et on voit qu'elle étend ses racines partout ou elle le peut.
C'est aux États de faire face
Si AQMI a des complicités locales, voyons comment elle les a acquises : par le bâton ou la carotte ?
Si c'est par le bâton, AQMI n'est pas mieux armée que ces États.
Si c'est par la carotte voyons comment les États prennent en compte les difficultés des population locales.
Les différentes rébellions qui ont secoué le Niger et le Mali ont recruté dans le vivier des chômeurs.
Que sont les «  ishomar «  ? Vous référer à Hawad et à Hélène Claudot-Hawad : Exil et Résistance.

La sagesse élémentaire veut que l'on trouve une solution pour la jeunesse de la dernière rébellion, qui désœuvrée,  ne sait quoi faire.
Cela explique t-il les nombreux rapts et rackets sur les axes du Nord ?
Et si des recruteurs d'AQMI se pressentent dans les campements ?
C'est cela notre inquiétude.
La France et l'Algérie doivent aider le Niger et cela sincèrement, sans jeux et enjeux politiques.
Le péril est grand avant que la case ne flambe.

Le Niger est par essence un pays de raison, jamais les différentes rébellions n'ont entamé la cohésion sociale, contrairement à de nombreux autres conflits en Afrique.
Aujourd'hui hui, nous faisons face à une nouvelle version de la violence qui nous indigne.
Sahéliens, indignons-nous,  nous sommes face à un phénomène qui nous dépasse.

Rhissa Rhossey
Tchirozérine, le 12/01/2011

vendredi 14 janvier 2011

Les amis d'Antoine, tué au Niger, pour la démission d'Alain Juppé

Six amis du master professionnel d'Antoine de Léocour  ont adressé cette lettre ouverte au ministre de la Défense. Ils interrogent l'absence d'information sur le décès de leur ami et de Vincent Delory – tous deux tués ce samedi 8 janvier au Niger, après avoir été enlevés par Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) –, dénoncent « la récupération politique de cet assassinat » et réclament la démission d'Alain Juppé.

Monsieur le ministre de la Défense et des Anciens Combattants,
Nous condamnons unanimement l'acte de barbarie qui nous prive aujourd'hui d'un ami cher. Cependant, votre empressement à justifier l'intervention militaire qui a conduit à la mort d'Antoine de Léocour et Vincent Delory nous a beaucoup surpris.
Réduire l'analyse de ce drame à un discours sécuritaire ne fait qu'alimenter grossièrement la presse à sensations. Cela occulte totalement les enjeux globaux de la situation économique et politique que traverse la zone sahélienne. Les épiphénomènes que nous vivons actuellement participent des conséquences de politiques étrangères occidentales vis-à-vis de ces régions.
« Ne rien faire, c'est prendre un double risque. »
Vos déclarations nous amènent à nous interroger sur la mission de l'armée française : consiste-t-elle à abréger les souffrances de ses ressortissants (emmenés par les ravisseurs […] et on sait ensuite comment ils sont traités) lorsque vous, M. le ministre de la Défense et M. le président de la République, chef des armées n'êtes pas en mesure d'envisager une autre solution, plus digne ?
Ou a-t-elle pour objectifs de démontrer – quel qu'en soit le prix – que la France est prête à entrer dans l'escalade de la violence au nom de son combat pour la démocratie et contre le terrorisme (ne rien faire, c'est donner un signal que la France finalement ne se bat plus contre le terrorisme) ?
Sachez qu'à nos yeux la raison d'Etat ne doit jamais l'emporter sur le respect de la vie des citoyens.
Nous sommes particulièrement indignés par le ton de vos propos et de ceux de la majorité de la classe politique française dans un consensus national sans fausse note.
Nous croyons comprendre que la France, patrie des droits de l'homme, sacrifie ses ressortissants sur l'autel d'orientations stratégiques occultes. Vous avez effectivement pris le parti de vous mettre à l'abri de tous moyens de pression en excluant l'option des négociations.
Nous nous inquiétons également du traitement différencié réservé aux citoyens et victimes en fonction de ce que leurs employeurs représentent pour les intérêts de la France.
En conclusion, si vous « assumez » si bien cette mission, sachez dire aux Français qu'elle est un échec et prenez véritablement vos responsabilités en démissionnant. Si un tel courage vous manque, alors ayez au moins la décence de laisser reposer en paix les âmes d'Antoine et de Vincent en stoppant toute récupération politique de cet assassinat sordide.
Les amis de master 2 d'Antoine de Léocour (2007-2008)  : Régis Belmonte, Amélie Benokba, Elodie Bordrie, Marielle Cartiaux, Marion Leriche et Marie Marchand.
Photo : des portraits d'Antoine de Léocour et Vincent Delory, exposés à la mairie de Linselles, le 11 janvier 2011 (Reuters).

mercredi 12 janvier 2011

Merci Arnaud de ton message

 
Maurice est-ce que vous vous rendez compte des propos que vous tenez ? Certes les difficultés que rencontrent vos entreprises ne sont pas agréables, mais de là à ce qu'elles apparaissent partout dans les médias comme l'ultime rempart, le de...rnier barrage avant le djihad, la guerre totale, il y a un Rubicon que vous franchissez allègrement.

Vous rendez-vous compte que vous avez dit cette phrase sur une chaîne nationale, écoutée par des millions d'auditeurs terrorisés:

"Les terroristes ne sont pas perçus par ces populations comme des éléments dangereux, mais plutôt comme des gens sympathiques".

Je crois que ce type de phrases est plus préjudiciable aux populations sahélo-sahariennes que la fermeture temporaire de lignes aériennes.

Quelle image donnez-vous aux français des personnes au bénéfice desquelles vous oeuvrez depuis des années ? Vos mots sont repris sur twitter, des américains passionnés de la zone les traduisent. S'il vous plaît, communiquez après réflexion, pas dans l'urgence et la maladresse.

Nous sommes tous sonnés. Laissez-nous digérer, analyser. Laissez-leur le temps du deuil et de l'expression.
Vous aviez déjà comparé en septembre le Sahara à l'Afghanistan, propos repris par de nombreux médias...

Je comprends votre désir de parler, de témoigner, mais vos propos vont à l'encontre de votre pensée que je connais.
Plus vous martelez des phrases semblables, plus la pente sera dure à remonter pour redresser l'image des populations avec lesquelles nous entretenons des liens.

Je suis désolé de vous dire que des intervenants dans les médias sur ce sujet, vous êtes celui qui diffuse le plus la peur parmi nos concitoyens. Les médias aiment cela et vous encouragerons dans l'urgence à aller plus loin. Vous le savez.
Laissez les politiques et autres prendre le micro. Personne ne les écoute. Leurs propos seront oubliés d'ici une semaine. Mais vous, vos propos sont entendus et retenus.

Je parlais de Rubicon tout à l'heure, parce que non, le sort n'est pas jeté sur le Sahara.
Arnaud Contreras

Communiqué

Le Collectif Bretagne Niger organise un rassemblement silencieux à Rennes place de la mairie samedi prochain à 15h30, sans prise de parole. Il y aura la simple lecture d'un texte élaboré par les membres du collectif. (Nous vous le ferons parvenir samedi)
Nous devons absolument étendre nos condoléances à la famille de la fiancée nigérienne, ainsi qu'aux familles des soldats nigériens morts dans cette opération.
Ce sont les peuples Mauritaniens, Maliens et Nigériens qui sont particulièrement touchés par ces évènements. J'irai presque jusqu'à dire qu'ils sont plus touchés que nous autres français, puisque que c'est sur leur territoire qu'ont lieu ces actes de guerre dans le but de déstabiliser leur pays.

Trop,c'est trop.

Trop, c’est trop. Après la provocation que représente l’enlèvement de deux français à Niamey hier soir, nous devons absolument réagir pour montrer que nous ne cèderons pas à ce qui peut être assimilé à un chantage.
Les associations françaises qui soutiennent des actions de développement au Niger doivent exprimer leur détermination à les poursuivre, même si nous français ne pouvons sans doute plus nous rendre sans risque au Niger.
Au niveau du Collectif Bretagne par exemple nous pouvons élaborer des stratégies nous permettant d’intervenir par le biais des associations les mieux implantées dans le pays.
En plus de la ‘résistance associative’, il DOIT y avoir une ‘résistance politique’. C'est-à-dire que par exemple la région Bretagne ou les différents conseils généraux, qui normalement ne peuvent accorder des subventions qu’avec une vérification faite par nos responsables de l’utilisation des fonds, DOIVENT s’engager à les poursuivre. Il se peut que des FCFA s’égarent, mais en face d’actions terroristes symboliques, il doit y avoir une forte réaction symbolique de la part de la France.
Ce genre d’action peut avoir un effet beaucoup plus important au niveau image qu’une réaction du gouvernement. Chaque association doit faire paraître dans la presse locale sa détermination à continuer, et nous devons nous réunir pour faire paraître des articles dans les différents médias en France, mais aussi au Niger.
Le message doit être que des terroristes n’arriveront pas à endiguer une dynamique de solidarité humaine entre les français et leurs frères du Niger, du Mali et de Mauritanie.
Ceci est une expression personnelle de Maryvonne Lancien, présidente d’Azawagh  Bretagne, membre du Collectif Bretagne Niger. Mais le collectif est bien décidé à publier un communiqué dès la semaine prochaine, en attendant un article de fond dans les semaines à venir.
Marivonne Lancien (presidente d'Azawagh-Bretagne, et membre du collectif Bretagne Niger)

mardi 11 janvier 2011

Aux amis du Niger, et à mes frères nigériens.

Je suis tristement choqué par cette action qui vient de se passer dans
 notre pays, comme également je suis choqué par celles qui se sont passé il y
 a quelques mois.
Je commencerai par transmettre mes condoléances à toutes les familles des
victimes de ces assassinats ignobles perpétrés au Sahara et au sahel au nom
 d’un certain principe que je ne partages pas.
 Notre pays qui fut un havre de paix dans un passé très proche subit une
 insécurité grandissante.
Ces derniers jours, nous avons imaginé des scènes horribles, et nous
 n’aimerions que plus jamais cela se reproduise.
 Nous devons essayer de trouver des solutions pour essayer de régler ces
 problèmes.

 Je vous conseille de ne pas venir au Niger car il ne faut pas subir une
nouvelle fois ce qu’il vient de se passer. Il faut bien comprendre que vous
serez toujours les bienvenus chez nous, mais qu’actuellement votre sécurité
 n’est pas garantie.

 Il faut que tout le monde soit conscient qu’on ne peut plus aller au Sahara
ou au Sahel comme on a pu y aller il y a quelques temps. J’espère que ces
 temps sereins reviendront avec les années à venir.

 Il n’est pas le moment de se laisser être un aventurier libre de voyager au
grès de ses envies au Sahara. Non, mes chers amis, l’heure est à la
confiance et au réalisme.

 Même si vous faites partis de ceux qui aident le Niger, vous ne devez pas
 mettre en péril votre existence, puisqu’on peut dire cela aujourd’hui avec
 les récents évènements.

 En tant qu’organisateur du « Festival d’Agadez » qui se tiendra du 04 au 06
 Février 2011 à Agadez (Niger), je ne vous invite pas chez moi pour l’instant
car je ne peux vous assurer une sécurité parfaite.
 Certes pour les amis du milieu associatif je sais que ce sera dur pour vos
 projets sur place mais je pense aussi qu’il faut que vous fassiez confiance
 aussi à vos représentants sur place qui peuvent prendre les choses en main.
 Le temps viendra où nous pourrons vous dire que nous sommes heureux de vous
 retrouver chez nous sans aucune craintes, nous nous faisons confiance, et
 nous faisons confiance en notre pays.
 Les acteurs nigériens dans tous domaines vont essayer de se battre pour
 faire revenir la paix et la stabilité qui est gage du développement durable
de nos régions.

 Il ne faut pas se dire que tout espoir est perdu pour nos régions mais seulement
 que nous avons besoin de mettre un peu d’ordre chez nous.
 il faut se dire que chacun a son rôle dans l’équilibre de ces régions qu’on
 soit français, nigérien ou d'autres nationalités.
Nous devons essayer de faire face à ce problème depuis le Niger et continuer nos actions entreprises car nos populations en ont besoin plus que jamais.
Il est temps de laisser les belles paroles et les théories pour passer à l'action!
Développons nos régions avec ceux qui veulent nous aider et combattre ces problèmes en partant de la base. Rien ne peut se faire au sommet.
 Arrêtons de vouloir analyser ces populations car tous les calculs seront  faussés sur un peuple qui a faim et qui essaye de se sortir des griffes de tous les maux qui viennent chaque année l’étouffer.

 Soyons réaliste nos populations ont des problèmes de sous-développement.
à titre d’exemple : quand une personne se réveille à Agadez, elle n’essaye
pas d’aller lire un journal pour savoir les infos du monde ou de la région.
 Non, elle va aller travailler dur pour essayer de gagner ses 5 euro dans la
 journée.
Cette personne n’a pas le temps de penser à demain.

 Soyons réaliste mes frères il faut se dresser d’abord contre nous même pour
 être unis et de cette unité découlera l’union face à un combat qui doit être
le nôtre et qui est le nôtre.

 Ce combat ne peut être gagné par délégation de responsabilité mais chacun
doit se sentir concerné et faire de la place à son frère a côté de lui et
 oublier nos différences et cet ethnocentrisme qui nous ronge parfois.

 Dans chaque région du Niger, les habitants de la région doivent être associés
 à ce combat pour qu’enfin tous ensemble nous puissions gérer cette histoire.

S'il le faut, recréons des compagnies sahariennes puisque personne d'autres que les populations de Tillabéry ne peuvent gérer ou essayer de déloger un malfaiteur dans
cette même région. Il en est de même pour toutes les régions du Niger. Qui d'autre que nous même peut mieux gérer nos régions, nos terres, notre pays?

Il faut que nous arrivions à nous dire que nous sommes tous complémentaires, et qu'ensemble nous pouvons nous entre-aider. Nous devons être uni et accepter nos
différences. Nous sommes tous nigériens et nous devrons tous ensemble faire face à cette problématique.

Pour mes amis français je vous donne rendez peut être dans un an pour le
 prochain festival d’Agadez où j’espère que nous pourrons à nouveau vous accueillir dans notre beau pays.

 Merci pour ceux qui de loin ou de prêt nous ont aidé dans notre projet de Festival d’Agadez.


Bilalan Ag -Ganta Moussa
Président du collectif Nord-Niger
Président association Emisikni
Coordinateur du Festival d'Agadez

Bienvenue sur le blog "LA VOIX TOUAREG"

Chers amis je viens de créer un blog qui s’appelle *LA VOIX TOUAREG*,celui-ci est dédié à tous les Touaregs qui veulent s’exprimer sur la politique actuelle ou future dans les pays dans lesquels ils sont. Cela peut nous permettre de parler de ce qui se passe chez nous et d’essayer de sortir de l’ombre. Il est  important que nous nous exprimions.

 Toute personne, de tout âge, Touareg ou autre, ayant un mot à dire pourrait se faire relayer par ce blog.

Il est grand temps, chers amis, que nous parlions de nos problèmes et que nous essayons de
 leurs trouver des solutions fiables et adéquates.

Ce blog n’est pas seulement un outil destiné au peuple Touareg, mais un outil destiné à relayer toute voix capable de dire ce qui se passe réellement dans nos régions, toute voix voulant apporter sa pierre au développement de nos régions.

 Nos cousins et frères d’autres ethnies au Mali, au Burkina Faso, en Algérie, en Libye, au Niger ou en France etc.… peuvent envoyer aussi des messages que  nous publierons car il faut aujourd'hui que nous bâtissions ensemble nos régions.

La situation, figée, qui règne actuellement doit disparaitre et nous devons essayer d’aller ensemble la main dans la main pour le développement de nos régions.
 Nous sommes dans l’attente de vos messages


Bilalan Ag -Ganta Moussa
Président du collectif Nord-Niger
Président association Emisikni
Coordinateur du Festival d'Agadez